Pr Loïc Ysebaert

Paramètres non biologiques influant le pronostic

Quels sont les paramètres non biologiques influant le pronostic ?

Il est important lorsqu'on traite un patient d'évaluer les paramètres liés à sa maladie : l'analyse chromosomique des cellules malades, l'imagerie corps entier, etc. Mais nous avons aussi à Toulouse développé une approche dite non biologique : quels paramètres influent sur le pronostic des patients traités dans notre service ?

Grâce à une collaboration avec des collègues qui travaillent en sciences humaines et sociales, pas du tout en biologie habituelle, on s'est rendu compte que le statut marital était très important pour le pronostic des leucémies aiguës. On s'est rendu compte aussi que le lieu d'habitation influait aussi parfois sur la durée de réponse à des thérapies orales dans la leucémie lymphoïde chronique. Grâce à ces études en sciences humaines et sociales, nous avons maintenant de bonnes idées concernant l'amélioration de l'efficacité des traitements en améliorant un petit peu ces paramètres non biologiques.

Alors évidemment, on ne va pas influer sur le statut marital ou le lieu d'habitation, par contre, on développe des suivis différents chez ces patients. On sait maintenant évaluer grâce à des échelles de qualité de vie, un parcours de vie un petit peu compliqué chez certains patients. Ceux-là, on est capable de les identifier, de les adresser à des confrères qui vont un petit peu améliorer, parfois le côté social, parfois le côté sportif, parfois le côté autres maladies associées au cancer. Je pense au cœur, je pense à certaines maladies neurodégénératives… On est capable maintenant de prendre en charge le patient un petit peu plus dans sa globalité, pas uniquement son cancer. Cette prise en charge globale dont je parle c'est un concept qui émerge de plus en plus et qu'on appelle l’onco-réhabilitation et que nous avons à cœur de développer ici à l’Oncopole également.